
La thérapie du deuil ou IADC ou CIAM
Le Dr Allan Botkin, psychologue clinicien américain, a développé la méthode IADC (Induced After Death Communication) à partir de ses travaux sur l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), une technique thérapeutique utilisée pour traiter les traumatismes psychologiques. Pendant ses séances d’EMDR avec des patients vétérans de la guerre du Vietnam et de Corée, Botkin a observé que certains d’entre eux rapportaient des expériences de communication sensorielle ou émotionnelle avec la personne décédée, comme s’ils établissaient un contact direct avec le défunt. Ces expériences, souvent inattendues, semblaient avoir un effet thérapeutique puissant en aidant les patients à surmonter leur douleur et leur tristesse. Intrigué, Botkin a affiné et structuré un protocole spécifique pour induire de manière contrôlée et répétée ce type d’expériences, qu’il a appelé IADC ou en francais Communication Induite Après la Mort (CIAM). Dans son centre spécialisé dans les traumatisés de guerre, Botkin décrit une réussite de son protocole dans plus de 95 % des cas, mais en cabinet privé la méthode est couronnée de succès dans seulement 75% des cas.
Cette approche s’appuie sur des stimulations bilatérales, similaires à celles utilisées en EMDR, mais centrées sur la mémoire émotionnelle liée à la perte. La méthode IADC a ainsi émergé comme une thérapie brève et ciblée, permettant à un large public en deuil de vivre une expérience de « communication » avec leur proche disparu, favorisant une meilleure intégration du deuil et une réduction significative du sentiment de perte.
Botkin souligne toutefois qu’il convient de rester prudent avant d’affirmer qu’il s’agit d’un véritable contact avec le défunt, ou au contraire d’un mécanisme naturel du cerveau permettant de surmonter le deuil. En réalité, de nombreuses personnes rapportent des ADC spontanées (After Death Communication, ou Communication Après la Mort en français), ce qui suggère qu’il s’agit d’un phénomène naturel et répandu, mais dont peu osent parler. Assez souvent cela se produit spontanément au cours d’une thérapie EMDR, sans qu’on aille besoin de l’induire, le plus souvent lorsqu’on travaille sur le décès d’un proche. Ceux qui vivent cette expérience la ressentent souvent comme un véritable contact avec le défunt, tant l’impact émotionnel est intense, que cela se produise en état de veille ou pendant le sommeil. Le soulagement que cela apporte aux endeuillés est plus important que l’explication du phénomène. Par ailleurs ceux qui font cette expérience s’en sortent mieux dans le processus de deuil.
Qu’est-ce que la thérapie IADC / CIAM ?
La thérapie IADC est une intervention brève, généralement en deux séances de 90 minutes sur deux jours consécutifs, visant à réduire la tristesse liée au deuil. Elle repose sur un protocole modifié de l’EMDR, axé sur la tristesse centrale de la perte. Lors de la séance, les patients sont invités à se concentrer sur la personne décédée, à décrire leur relation et les circonstances de la perte, puis à identifier l’aspect le plus douloureux du deuil. À travers des stimulations bilatérales, les patients peuvent accéder à un état réceptif, facilitant ainsi une communication après la mort (ADC).
Pourquoi cette approche est-elle unique ?
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Induction d’une communication après la mort (ADC) : Environ 75 % des patients rapportent une expérience sensorielle ou émotionnelle de communication avec le défunt, apportant un profond soulagement,
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Réduction significative de la tristesse : même en l’absence d’une ADC, de nombreux patients constatent une diminution notable de leur tristesse liée au deuil,
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Approche brève et ciblée : contrairement aux thérapies traditionnelles, l’IADC se concentre spécifiquement sur la tristesse du deuil, offrant des résultats rapides et durables.