cognitive

Travail cognitif

La phase du travail sur les pensées s’attache à mettre en lien les situations, les émotions et les pensées, au travers d’une auto-observation dans la vie quotidienne. Le but est de prendre conscience et de modifier les pensées automatiques et les émotions associées. Les pensées automatiques ou cognitions sont un discours intérieur que l’on se tient à soi-même, parfois sans même s’en rendre compte. Ce travail s’effectue à l’aide de fiches, en séance et lors de tâches à domicile. Il s’agit également de mettre en évidence les distortions cognitives qui sont des processus attentionnels comportant des erreurs de logique. Les pensées automatiques s’articulent autour de thèmes centraux que l’on appelle des schémas ou croyances. Les schémas sont des structures mentales rigides s’exprimant le plus souvent sous la forme d’une phrase au mode impératif. L’objectif est de repérer ce qui entretient le schéma, ainsi que ce qui diminue sa force, et de l’assouplir au travers d’une technique nommée restructuration cognitive qui consiste à mettre en évidence les raisons pour et les raisons contre le schéma ainsi que ses avantages et ses inconvénients.

Exemple dans un cas de trouble panique avec agoraphobie (peur panique de rester enfermé dans toute situation où l’on ne pourrait pas avoir accès immédiatement aux soins en cas de problème médical): dans une salle de cinéma bondée (situation) cette personne va se dire « je vais faire une crise cardiaque, je resterai bloquée ici et je vais mourir » (pensées automatiques), elle va surestimer le risque de faire une crise cardiaque (distorsion cognitive), avoir des préoccupations constantes centrées sur sa vulnérabilité aux problèmes de santé (schéma de vulnérabilité) et adopter des stratégies d’évitement des situations (comportements voir ci-dessous) qui la soulagent à court terme, mais qui entretiennent ses peurs à long terme.

Les schémas sont des structures mentales qui s’expriment par une phrase sur le mode impératif et qui influencent notre vécu des situations de la vie quotidienne. Ils prennent naissance dans l’enfance au contact avec l’éducation reçue, les événements de vie plus ou moins traumatisants, etc. Si leur développement est légitime dans l’enfance, leur persistance trop forte ou trop rigide à l’âge adulte peut poser problème. Ils peuvent être inactifs ou activés par une situation proche de celles qui les a créés. Il y a des schémas inconditionnels plus en rapport avec la personnalité et plus résistants au changement et des schémas ou croyances conditionnels (si … alors…) qui sont plus facilement accessibles au changement.

Dans l’exemple ci-dessus, le schéma inconditionnel de vulnérabilité (s’exprimant par « ça va être la catastrophe ») aurait pu se développer au contact de parents anxieux ou bien dans un milieu où plusieurs personnes sont décédées de maladies. La personne pourrait aussi avoir développé une croyance conditionnelle du genre « si j’anticipe tout ce qui peut m’arriver, alors je serai mieux préparé(e) à l’affronter » et de ce fait consulter un médecin à répétition (comportement) pour un problème cardiaque inexistant ou encore se faire du soucis de manière exagérée en pensant que le soucis prévient le problème.